Libération du territoire

Forces Françaises Libres

Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
De gauche à droite, Pierre Mendès-France, Max
Hymans,
Paul Marchandeau, Léon Blum et
Charles Spinasse, en 1938
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
…[Les Forces françaises libres (FFL) naissent de l’engagement de femmes et d’hommes qui ont choisi de rallier le général de Gaulle. En constituant une force militaire, celui-ci veut d’abord « assurer la garde du drapeau », confie-t-il le 24 juin 1940. Annoncée à la presse britannique par ses soins, la création des FFL connaît des débuts modestes.
…[Trois vagues principales de ralliement se distinguent. La première est consécutive à la défaite, au discours de Pétain et aux appels du général de Gaulle. Outre les éléments repliés déjà avec leurs unités ou leurs bâtiments en Angleterre ou dans un port britannique, les volontaires arrivent par la mer, directement des côtes françaises ou, via Gibraltar, par l’Afrique du Nord. ] …[Les appels successifs du général de Gaulle ont été plus ou moins entendus, mais surtout l’armée traditionnelle n’est pas prête à l’aventure et à la désobéissance : mi-juillet, les FFL sont 1500 ; mi-août, ils sont 4 500 dont 15% de légionnaires étrangers, des spahis marocains et des tirailleurs africains et 15% de volontaires civils venus de France. ]

…[Les officiers qui rejoignent de Gaulle sont peu nombreux. ]
…[De fait, tous rompent avec le sacro-saint principe de l’obéissance pour continuer le combat au détriment de la légalité. ]

…[Les militaires ne sont pas seuls à rallier. De jeunes lycéens échappant à toute obligation militaire s’engagent dans les FFL. Parmi les personnalités, notons le juriste René Cassin, professeur de droit à la faculté de droit de Paris, le journaliste Maurice Schumann et le député socialiste Pierre-Olivier Lapie, lieutenant du corps expéditionnaire de Norvège (tous deux militaires de réserve,) René Pleven, adjoint de Jean Monnet aux missions interalliées d’achat, Georges Boris engagé volontaire), ancien directeur du cabinet de Léon Blum, André Labarthe et Henri Laugier, tous deux scientifiques, Gaston Palewski, ancien directeur du cabinet de Paul Reynaud, un seul haut fonctionnaire et un seul parlementaire. Mais fin 1940, aucun ambassadeur, aucune personnalité politique de premier plan ni préfet – jusqu’à l’arrivée de Jean Moulin en octobre 1941 – n’ont rejoint. ]
…[La deuxième vague de ralliement se situe lors de la campagne de Syrie : le colonel Collet avec ses 101 officiers et sous-officiers et 350 cavaliers tcherkesses rallient dès le début. Au total quelque 4 000 hommes sur les 35 000 soldats de Vichy optent pour la France libre. Jusqu’en novembre 1942, les départs de France sont occasionnels. ]

…[La troisième vague d’engagement est consécutive au débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie du 8 novembre 1942, à l’invasion de la zone sud par les Allemands et à l’intensification de la collaboration du gouvernement de Vichy. Ces engagements se multiplient jusqu’au printemps 1943 avec une nette prédominance des évadés de France par l’Espagne et des engagés originaires de l’Empire, notamment d’Afrique du Nord.
Ces hommes et ces femmes, trois générations de Français libres, sont de toutes origines géographiques, politiques, sociales et culturelles. Tous sont mus par un refus de la défaite, parfois un dégoût de la résignation du maréchal Pétain, un patriotisme ardent, un rejet de la IIIè République même si certains restent animés par un idéal républicain. ]
…[Fin août 1940, le général de Gaulle substitue au nom initial de « légion française » celui de « Forces Française Libres » pour ne pas être confondue avec le Légion française des combattants mise sur pied par le gouvernement de Vichy. L’emblème choisi par l’amiral Muselier est la croix de Lorraine, qui distingue les Forces navales françaises libres des bâtiments de guerre de Vichy et qui est retenue pour l’ensemble des unités. ]

Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
René Cassin (le troisième en partant de la gauche)
en mai 1943 au sein du Comité National des Français
libres. A sa gauche, le général CATROUX et
le général De GAULLE
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
…[Engagées dès décembre 1940 aux côtés des Britanniques en Libye, les Forces françaises libres combattent sur tous les théâtres en Afrique et au Moyen-Orient. Elles ont maintenu la France dans la guerre. Après la fusion avec l’armée d’Afrique à l’été 1943, elles sont intégrées au sein de l’armée nouvelle mais l’esprit ne disparaît pas. La 1re division française libre de Brosset, presque exclusivement constituée de Français libres, participe à la campagne d’Italie, au débarquement de Provence, aux libérations de Toulon et de Lyon. La 2e DB, qui conserve en son sein trois régiments d’origine française libre (RMT, 1er RMSM et 501e RCC) et une forte proportion de FFL du 3e RAC, prend part aux combats de Normandie et participe à la Libération de Paris. La jonction de la 1re DFL et de la 2e DB à Nod-sur-Seine, le 12 septembre 1944, est le symbole du maintien du drapeau et de leur participation à la libération de la France jusqu’à la victoire finale. ]


Dans « Dictionnaire Historique de la Résistance »,
Robert LaffontParis, ,
pp.246-247-248

Français Libres

Jean Rosenthal (Capitaine) - Marcel Bleustein-Blanchet - Lazare Pytkowicz alias « Petit Louis » et « Louis Picot » - François Jacob - Jean Guedj alias Maurice - André Lichwitz - Joseph Kessel - Romain Gary - Pierre Mendès-France - Pierre Dac - Jacques Bingen - Pierre Kaan dit Biran - Jean Pierre-Bloch. – Max Hymans
 
nom:cassin
prénom:rené
date:1887-*
Groupe Résistant:FFL
 
René Cassin est né le 5 octobre 1887 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Il fait des études de droit à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhônes) puis à Paris. Il est avocat à la cour de Paris en 1909. En 1914, il est mobilisé pour la première guerre mondiale, blessé, il est réformé en 1916. Il est membre de la délégation française à la Société des nations de 1921 à 1938. Il est le premier civil à rejoindre le Général de Gaulle à Londres le 20 juin 1940. Il est nommé commissaire à la Justice et à l'Education au sein du Comité français de libération nationale. Révoqué par le gouvernement de Vichy (Allier), il est condamné à mort par contumace. Juriste le plus éminent de la France libre, il prépare le texte d'accord franco-britannique du 7 août 1940 et l'ensemble de la législation jusqu'à la Libération. Président du Comité juridique à Alger (Algérie), il veille au rétablissement de la légalité républicaine à la Libération et devient vice-président du Conseil d'Etat de 1944 à 1960.Sur cette photo: René Cassin (deuxième à droite) avec Lord Inverclyde, le général Gentilhomme et le général Valin à Glasgow. Ecosse, septembre 1942.
Survivant.