La Résistance Juive
Les mouvements : L’Armée Juive (A.J.)
David et Ariane KNOUT Coll.
Mémorial de la Shoah / CDJC
Mémorial de la Shoah / CDJC
Les buts de cette organisation sont définis dans le manifeste « Que faire » écrit par David Knout, un poète d’origine russe : création d’un État juif mais également défense du droit des juifs à vivre en dehors de la Palestine. Polonski élargit l’organisation en ralliant à lui Aron Lucien Lublin, un sioniste socialiste. Et, le 10 janvier 1942, l’Armée Juive est créée.
Jusqu’à l’été 1942, Polonski et Lublin recrutent des militants de l’AJ à Toulouse, Montpellier, Nice, Grenoble, Lyon et Limoges.
Chaque incorporé doit prêter serment sur le drapeau bleu et blanc et sur la bible, et réciter le serment suivant :
« La main droite sur le drapeau bleu et blanc, je jure fidélité à l’Armée Juive et obéissance à ses chefs. Que revive mon peuple, que renaisse l’Etat d’Israël : la liberté ou la mort ! »
Les rangs de l’Armée juive sont renforcés par des militants du MJS, Mouvement de la jeunesse Sioniste, créé en mai 1942 par Simon Levitte et Dika Jefroykin
Les normes du recrutement sont sévères, le secret et l’obéissance indispensables.
Enfants convoyés de Toulouse vers l’Espagne
par l’Armée juive, juillet 1944
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
par l’Armée juive, juillet 1944
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
En 1943, Les Hollandais, de jeunes Juifs d’origine allemande et autrichienne, infiltrés dans l’organisation Todt responsable des chantiers de fortifications du mur de l’Atlantique et de la frontière espagnole, prennent contact avec l’AJ afin d’organiser des passages clandestins à travers la frontière espagnole sous couvert de leurs faux papiers allemands.
Renée Poznanski
Dans Dictionnaire Historique de la Résistance
Robert Laffont
Paris, 2006
pp. 897-898
Dans Dictionnaire Historique de la Résistance
Robert Laffont
Paris, 2006
pp. 897-898
Abraham Polonski est né en 1903. En juillet 1940, Abraham Polonski dit Monsieur Pol, sa femme Génia, le poète David Knout et son épouse Régine créent la Main Forte, groupe sioniste de lutte pour la création d'un Etat hébreu. Dès août 1941, avec Lucien Lublin, il crée une nouvelle organisation clandestine, l'Armée Juive, qui commence à enrôler des jeunes gens. La direction de l'Armée Juive s'étoffe. Léonard Zupraner et Dika Jefroykin rejoignent l'état-major de l'organisation dont le but principal est de résister par les armes (création de maquis) et par les sauvetages des Juifs (faux papiers, planquage, passages de frontières). Il est ingénieur à l'ONICA (Office Nationale de l'Azote), dont Michel Barbastr est directeur. Ce dernier met à la disposition de l'AJ ses compétences de chimiste pour la fabrication de quelques milliers de faux papiers. En juin 1944, Polonski échappe à la Milice rue Tripière à Toulouse en s'enfuyant par les toits, puis il prévient les membres de l'Armée Juive qui devaient se rendre en lieu ce jour-là. Recherché, il part pour Lyon, où il continue la lutte jusqu'à la Libération. Le 21 mai 1944, il fait reconnaître l'OJC comme mouvement de la Résistance française par le comité de Libération nationale (le MLN) de Toulouse. | ||||||||||