La Résistance Juive

Les mouvements : L’œuvre de Secours à l’enfance (OSE)

Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Assistantes sociales de l’OSE au camp de Rivesaltes.
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Dès l’approche des troupes allemandes, l’OSE évacue tous ses centres de la région parisienne vers la province. Son siège est évacué à Montpellier après un bref passage à Paris.
Pendant toute la guerre, l’action de l’OSE sera à la fois, légale et clandestine.
Intégrée à l’UGIF, l’OSE tente de conserver en zone nord, une structure d’accueil et d’entraide animée par le Dr Eugène Minkowski. D’abord aide médicale, sociale et maternelle. Dès la fin de l’année 1941, l’OSE apporte assistance aux juifs incarcérés dans les camps d’internement.

Elle y aide les populations vulnérables – vieillards et malades – sur le plan médical et social. Elle choisit de porter son action principalement dans les camps à forte population enfantine. Mais elle tente également d’obtenir la libération du plus grand nombre possible d’enfants au dessous de quinze ans. Pour cela, l’OSE falsifie les actes d’état-civil, multiplie les démarches auprès des autorités préfectorales afin d’obtenir des certificats d’hébergement, pièces indispensables aux libérations. L’OSE joue aussi dans les camps, un rôle éducatif, ouvrant des ateliers de travaux manuels (menuiserie, couture, coiffure).
Elle apporte également une aide médicale et matérielle, réussissant à ouvrir des bureaux et des locaux à Gurs, où un local est aménagé pour les enfants.

Dès le départ des premiers convois, l’OSE s’attache à soustraire les enfants aux listes des déportables. Les enfants libérés sont répartis dans les Centres de l’OSE ou des EIF mais certains s’évanouissent dans la nature, convoyés dans des familles d’accueil par le réseau Garel.
Grâce à l’aide des Quakers, de l’American Joint, de l’HICEM, de la CIMADE, de la Fédération protestante, après de nombreuses démarches, elle parvient à organiser l’émigration de près de 300 orphelins ou sortis des camps principalement vers l’Amérique. De 1939 à 1944, l’OSE gère et subventionne également dix-huit maisons d’enfants principalement concentrées dans le centre de la France, accueillant d’abord des enfants d’Europe centrale puis d’Allemagne et d’Alsace-Lorraine. (1080 enfants en 1942).
Les maisons les plus importantes étant Le Masgelier, Chabannes et Chaumont dans la Creuse. Activités culturelles, sportives et spirituelles y sont prodiguées avec l’aide d’animateurs de l’ORT et des EIF. L’orientation professionnelle est également le souci de l’OSE qui organise dans ses maisons, un enseignement professionnel (agriculture, menuiserie, activités manuelles). L’OSE ferme fin 1943 ses trois principales maisons de la Creuse en raison des rafles. Les autres centres constituent des étapes transitoires avant le placement dans une famille d’accueil ou une institution. Les maisons de l’OSE n’en constituent pas moins des souricières tant pour le personnel que pour les enfants.

Sa dissolution au sein de l’UGIF, l’échec de la politique d’émigration, les arrestations de Vénissieux amènent l’OSE à mettre en place un circuit parallèle clandestin.

Dans Dictionnaire Historique de la Résistance
Robert Laffont
Paris,
pp. 897-898
 
nom:minkowsky
prénom:eugène
date:1885-1972
Groupe Résistant:OSE
 
Issu d'une famille polonaise, Eugène Minkowsky naît en Russie, à Saint-Petersbourg, en 1885.
En 1905, il retourne à Varsovie avec son frère. Il épouse Françoise Trockman en 1913. Il arrive en France en 1915 et suit des études de psychiatrie jusqu'en 1925. En 1933, il devient membre de l'Union-oeuvre de Secours aux Enfants En 1940, il refuse de quitter Paris et reste à la direction centrale de l'OSE pour assurer la permanence, avec Valentine Cremer, toute la durée de la guerre. Il participe au conseil d'administration de l'Union Générale des Israélites de France, au 132 boulevard Montparnasse à Paris, jusqu'en 1943, tout en pousuivant des activités clandestines destinées à sauver les enfants. Le 23 août 1943, la police vient le chercher à son domicile pour le déporter. L'intervention in-extremis de Michel Cénac va éviter sa déportation. Il est considéré, avec son ami Binswanger, comme le fondateur de la psychiatrie phénoménologique.
Survivant.