La Résistance Juive

Les filières de sauvetage : Le réseau André

Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Au centre, Joseph BASS
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Juif d’origine russe, spécialiste de brevet en propriété industrielle, évadé du camp d’Argelès, Joseph Bass est professeur de dessin industriel à Marseille, dans un internat de la communauté juive.
En automne 1942, il se lance dans l’action de sauvetage, initié par des cadres de la Sixième et créé le groupe d’Action contre la déportation, plus connu sous le nom de groupe André. Il a autour de lui, Denise Caraco (Colibri) des EIF et Léon Poliakov.
Bass recrute alors des agents, confectionne des faux papiers et trouve des abris dans des instituions ecclésiastiques ainsi qu’à la campagne, notamment au Chambon sur Lignon. Le réseau opère à Marseille, Nice, Grenoble, Lyon, Saint-Etienne et dans la Haute-Loire, fournissant des fausses identités et des cachettes. Certains étaient dirigés vers la Suisse, l’Espagne, et plus tard, vers les maquis et le plateau protestant du Chambon.
Bass avait autour de lui, des personnalités diverses telles que le grand rabbin Hirschler, Angelo Donati, Israël Saljer, le grand rabbin de Marseille mais aussi le révérend Père Benoît, le révérend Père Bremond, le pasteur marseillais Heyse.
 
nom:bass
prénom:joseph
date:1908-*
Groupe Résistant:ARJF
 
Joseph Bass est né en 1908 à Grodno.
Il est le fondateur du goupe d'action contre la déportation, appelé aussi le Service André. En 1941, il est interné au camp du Vernet. Il s'évade et rejoint à Marseille le groupe de résistants du musée de l'Homme. Il rencontre Léon Poliakov et le rabbin Zalman Schneerson qui dirige l'A.I.P., où de jeunes juifs sont pensionnaires. Joseph Bass devient leur professeur de dessin industriel. Alors que les rafles commencent dans la région après l'occupation de Marseille par les Allemands, il crée le Service André. Il cherche des cachettes en dehors de la ville, fabrique des faux-papiers. Il accompagne vers la frontière ceux qui ont la force nécessaire pour passer en Espagne. Il subventionne son action avec ses propres fonds jusqu'à sa rencontre avec Maurice Brenner, du Joint de France, qui le finance.

En automne 1942, il rencontre le Pasteur Leenhardt et le Pasteur Lemaire, qui lui parlent du Chambon-sur-Lignon. Il prend contact avec le pasteur André Trocmé et organise une filière pour amener des centaines de Juifs et les cacher sur le plateau du Chambon. Après l'armistice signé entre les Italiens et les Alliés, et le départ de l'armée italienne, Joseph Bass s'installe aux environs de Saint-Etienne, dans l'Auberge des Musiciens. Il engage une résistante non-juive, Hermine Orsi, qui a sauvé 45 enfants restés seuls après l'arrestation du Pasteur Daniel Trocmé, neveu d'André Trocmé, arrêté et déporté. Joseph Bass arrive à convaincre lerabbin Zalman Schneerson de faire couper les cheveux de ses élèves et les ramène dans la région de Saint-Etienne pour les mettre à l'abri des arrestations et de la déportation. Pendant l'hiver 1943-1944, Joseph Bass prend contact avec Lucien Lublin de l'A.J. pour créer un maquis au Chambon. L'entraînement a lieu à Chaumargais chez André Chekroun. Arrêté le 8 février 1944 par la Gestapo, Joseph Bass s'évade. Il écrit alors des tracts en russe, en tatar et en allemand pour démoraliser l'armée allemande et les soldats russes qui y sont incorporés. Des désertions ont lieu. En août 1944, il est présent lors de la reddition de 4.000 soldats au Puy-en-Velay.
Survivant