La Résistance Juive

Les mouvements : La rue Amelot

Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Le personnel du dispensaire de la Rue Amelot.
De droite à gauche : Dora Liberboïm, Mlle Mandelstamm,
Mlle Libman, Mme Youchnowetzki, Isidore Vladimirowski,
Mme Dobrinsky, Mme Rapoport, le Dr Leibovici, Mme Losice,
Jenny Caraco, David Rapoport, M.A. Cremer, J. Jacoubovitch,
M. Charavner, M. Kouliche, M. Ischlonski, Ibyl Judkowski,
Z. Salomon, Tcherechna.
Coll. Mémorial de la Shoah / CDJC
Une poignée de militants de la Fédération des Sociétés Juives de France se réunissent à Paris le 15 juin 1940 dans l’appartement de Léo Glaeser et décident la remise en marche des services dont ils avaient la charge avant la guerre, s soit un dispensaire médico-social et quatre cantines. Un conseil est désigné pour diriger ces réunions. Jules Jacoubovitch (Yehuda Jacoubovitz) et David Rapoport sont nommés secrétaire et secrétaire général, tandis que le siège est fixé dans les locaux du dispensaire, « La mère et l’enfant », 36, rue Amelot. Outre les cantines, le comité organise des collectes d’argent et reçoit des subsides de l’American Joint et des Quakers. Il dispense des secours, des repas, des vêtements et des soins médicaux.

A partir de novembre 1940, la Rue Amelot obtient l’autorisation de faire porter quotidiennement, des rations alimentaires à la caserne des Tourelles où sont incarcérés les ressortissants étrangers en situation irrégulière. Le charisme de David Rapoport fait de lui un rassembleur, le comité dédaigne les débats idéologiques préférant les problèmes concrets.

En août 1940, la rue Amelot obtient l’adhésion de l’OSE et de l’ORT puis, en octobre 1940, d’un groupe de jeunes militants de l’Hachomer Hatzaïr dirigé par Henry Bulawko.
A l’action sociale des militants de la Rue Amelot, s’adjoint une composante jeune dont la démarche se situe d’abord au plan de la formation culturelle juive.
Ces jeunes se réunissent dans les locaux de la cantine de la rue Elzévir pour y suivre un programme éducatif, culturel et sportif laissant une large place au sionisme.

Progressivement, David Rapoport prend en compte la nécessité de fabriquer des fausses cartes pour permettre aux évadés de passer en zone sud. Cette tâche est attribuée à Henry Bulawko.
La Rue Amelot aide les Juifs traqués en leur fournissant des faux papiers et des fausses cartes d’alimentation. Mais elle assure également la prise en charge d’enfants libérés des camps ou dont le père est interné. Grâce à l’action de la Rue Amelot, les enfants sont placés dans des familles nourricières, à titre onéreux.

En 1941, la Rue Amelot place une centaine d’adolescents à la campagne, outre le home d’enfants à l’effectif variable de 100 à 150 places. Mais l’action clandestine de la Rue Amelot est atteinte par l’arrestation de ses principaux responsables. Après ces arrestations, la jeunesse sioniste parisienne se trouve démembrée et les activités de la Rue Amelot sont reprises par l’UGIF tandis que le sauvetage continue à fonctionner sous la direction d’un vétéran de la FSJF, Abraham Alpérine.

Dans Dictionnaire Historique de la Résistance
Robert Laffont
Paris, 2006
pp. 897-898
 
nom:glaeser
prénom:léo
date:1887-1944
Groupe Résistant:ARJF
 
Léo Glaeser est né à Riga, en Lettonie, en 1887. Il arrive à Paris en 1907 où il fait son droit et devient avocat. En 1937, il participe activement à l'organisation d'un congrès mondial pour la défense de la culture juive contre le fascisme.Il est membre du Comité de défense des Juifs, ainsi que de la Fédération des sociétés juives de France. En 1942, il est arrêté par la Gestapo. Il réussit à s'enfuir et se réfugie en zone sud. Il devient le secrétaire général du comité de défense des Juifs. Il est arrêté par la Gestapo le 28 juin 1944, et Fusillé le 29 juin 1944 à Rieux-le-Pape (Rhône). Fusillé