Les Juifs dans la résistance intérieure

Mouvement Franc-Tireur

…[Franc-tireur est né à Lyon en 1941. A l’origine du mouvement se trouvent de petits cercles d’hommes venus d’horizons divers , tels Antoine Avinin et le milieu Jeune République, Auguste Pinton et ses amis radicaux, Elie Péju et Jean Jacques Soudeille, deux indépendants d’extrême gauche, ou encore Noël Valois qui après avoir fondé le Faisceau en 1925, avait évoluer vers le syndicalisme de gauche. Opposés à l’armistice, dès l’automne 1940, certains se réunissent dans l’appartement de l’un des leurs, d’autres au café ou sous le prétexte d’une partie de carte ils discutent des possibilités concrètes d’entreprendre quelque chose.]

…[Peu à peu, ces courants se rejoignent pour former une petite équipe qui s’intitule France-Liberté (1940). Ensemble, ils rédigent des tracs anti pétainistes, tapés à un très petit nombre d’exemplaires, qu’ils font circuler de mains en main dans la ville.
L’arrivée de Jean-Pierre Levy fin 1940 modifie ces données puisqu’il a l’idée d’augmenter le nombre de tracts en se procurant une ronéo, de faire sortir France-Liberté du cadre lyonnais et surtout de créer un journal clandestin. Bientôt tous les membres du groupe prennent l’habitude de se tourner vers lui pour en attendre les directives. A l’automne 1941, au prix de difficultés inouïes, paraît le premier numéro de Franc-Tireur. ]

…[Autour du journal se greffe le mouvement de résistance, du même nom qui va devenir l’un des trois grands de la zone sud. Peu à peu Jean-Pierre Levy devient l’interlocuteur privilégié, celui qui prend les contacts avec les gens venus de Londres, comme Yvon Morandat, ou les dirigeants de Combat, de Libération-Sud.]
…[’originalité du journal est d’avoir à sa tête, dès mars 1942, un homme de métier Georges Altman, journaliste au Progrès de Lyon, qui devient rédacteur en chef du Franc-Tireur clandestin.]

…[Imprudence ou volonté de montrer leur existence, les membres du Franc-Tireur lyonnais participent aux manifestations du 14 juillet 1942 ainsi qu’à celles du 11 novembre. Le mouvement se fait également remarquer par la sortie d’un journal satirique, Le Père Duchesne (4 numéros), dû à Georges Altman et à Elie Péju, et qui connaît un vif succès. Outre la propagande, sous la direction de benjamin Roux, s’organisent des groupes francs chargés de sabotage qui mettent sur pied entre autres une opération simultanée dans plusieurs villes en novembre 1942, avant que ne soit visée l’usine France-Rayonne de Roanne. ]

…[Sans être catégorique, on peut avancer que lorsqu’il le peut le mouvement à gauche sur l’échiquier politique recrute parmi des professeurs, des instituteurs, des cades moyens ou des employés. Les femmes y furent nombreuses (secrétaires, agent de liaison), à l’exemple de Michèle Altman, Mairie-Aimée Péju, France Péjot ou Denise Vernay, et tous les âges représentés. ]
…[Plus que les autres mouvements de Résistance, Franc-Tireur s’est fait l’héritier des grands principes révolutionnaires et républicains. ]

Dans Dictionnaire Historique de la Résistance
Robert Laffont
Paris,
pp. 121-122

Responsables régionaux

Marc Gerschel, Responsable Franc-Tireur pour le Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand. Professeur Robert Waitz, Chef régional de Franc-Tireur pour l’Auvergne, déporté à Auschwitz, il survivra. Marc Bloch, Agents de liaisons Denise Jacob, Nicole Clarence, Gilles Levy De Souza dit Chambery Chef de liaison de la zone sud, exécuté par les Allemands à Lyon, en 1944, à l’âge de 22 ans.
 
nom:Lévy
prénom:Jean-Pierre
date:1911-1996
Groupe Résistant:FFI
 
Jean-Pierre Lévy est né le 28 mai 1911 à Strasbourg (Bas-Rhin).
Il poursuit ses études à l'Institut d'enseignement commercial de Strasbourg (Bas-Rhin), et commence à travailler comme agent commercial puis représentant dans une entreprise de filature. Il entre dans la Résistance à Lyon (Rhône) en septembre 1940 et participe aux activités du groupe «France Liberté». Il est co-fondateur du mouvement «Franc-Tireur», dont il devient le chef national. Il est membre du Conseil national de la Résistance dès l'été 1943.
Il est arrêté le 16 octobre 1943, et libéré par un de ses groupes francs le 12 juin 1944. Il participe à la création du Mouvements unis de la Résistance avec Combat et Libération. D'avril à juillet 1943, il est en mission à Londres sur convocation du général de Gaulle. Il participe à la table ronde sur le thème : «Le soulèvement du ghetto de Varsovie et son impact en Pologne et en France» le 17 avril 1983 à Paris.